Les choses sérieuses commencent... (1)

Manon et moi sommes désormais seuls maîtres de notre programme ! Pas de temps à perdre, beaucoup de relevés sont à effectuer, organisation et endurance sont de mise...



A nouvelle année, nouvelles responsabilités ! Après ces premiers mois marqués par la passation et la découverte de nos protocoles d’études, nous démarrons cette année 2020 par un programme chargé. Manon et moi devons rapidement nous rendre sur l’île d’Australia, l'une des plus grandes du Golfe du Morbihan, pour y continuer l’étude des plantes terrestres présentes sur le Golfe. Pour l’occasion, nous démarchons l'un des 2 médecins de la base (Aude) ainsi que le second de cuisine (Cédric). Ce sera le premier transit hors base pour ce dernier. 


Une belle traversée en mer nous attend pour rejoindre cette île ;)


Superbes tenues de protection pour le trajet en zodiac @Kevin LF

Le 5 Janvier, le zodiac (le Commerson) nous dépose au Nord de l’île où nous attend une première cabane, quelques relevés de végétation sont à réaliser. Notre passage ne sera que de courte durée (3 heures) car il faut rallier la cabane au Sud de l’île avant la fin de la journée. Ce sera à cet endroit que le gros du travail aura lieu. Nous profitons de ce début de transit pour admirer le caractère natif du Nord de cet île: Azorella selago, le chou de Kerguelen (Pringlea antiscorbutica), Lyallia kerguelensis et Huperzia saururus forment un beau cortège natif ici. Un peu moins de 6 heures de transit plus tard, entrecoupés de pauses contemplatives, prospections de plantes et insectes, photos et d’enjambements de plantes natives, nous voilà rendus au Sud.


On ne se lasse pas du chou de Kerguelen avec son coussin d'azorelle // Huperzia saururus @Manon BOUNOUS

Pause photo à mi-chemin entre Nord et Sud @Kevin LF

Un certain gradient se fait ressentir au cours de notre transit : la végétation quasi exclusivement native du départ laisse progressivement place à de nombreuses plantes invasives : pissenlit et graminées majoritairement. Notre arrivée à la cabane Sud est bienvenue car nos efforts pour éviter au mieux de piétiner les espèces natives ont demandé une bonne dose d’énergie. Après ces quelques dizaines de kilomètres, nous posons nos sacs pour... repartir avec Manon relever des données de sondes micro-climatiques posées depuis plusieurs années sur les hauteurs, à proximité de la cabane. Ce sera le dernier effort de la journée avant de revenir à la cabane où Cédric et Aude nous attendent pour un bon repas.
Le lendemain, nous nous affairons pour terminer nos relevés de végétation commencés la veille. Nous en profitons aussi pour découvrir cette partie Sud de l’île, d’autant plus que le soleil est de la partie.


Des falaises visibles sur cette île Australia @Kevin LF

Panorama de la vue sur le Golfe du Morbihan @Kevin LF



Le 7 Janvier, il est déjà temps de boucler nos bagages pour regagner Port-aux-Français en chaland. Ce retour, sur une mer d’huile et sous un soleil des Caraïbes, est propice à la découverte des îles voisines. Des dauphins de Commerson se joignent à notre chemin vers l’île de Haute, où sont déposés deux ornithologues de la Réserve Naturelle. Lors de la seconde partie du retour, un globicéphale est observé de loin, la taille de son aileron me rappellera que nous ne sommes que de petits êtres vivants (bien que destructeurs).


Retour en chaland sous le ciel bleu et accompagné par les dauphins de Commerson @Kevin LF

Qui dit manip botanique, dit retour au Biomar pour peser nos échantillons et les préparer à l’envoi en métropole lors d’une prochaine OP (= rotation australe du Marion Dufresne). Notre tâche est fort heureusement facilitée par l’aide de plusieurs volontaires.
Une fois tout ceci terminé, il est temps de préparer le prochain transit, et pas des moindres puisqu’il s’agit d’un tour Ouest de la Péninsule Courbet.


Voici le transit prévu sur la Péninsule Courbet @OpenStreetMap Garmin

Du 13 au 18 Janvier, nous devons rallier les sites de Cataractes, Rivière du Nord, Baie Charrier, Port-Elisabeth et Val Studer. Ce qui représente plus de 120 km et une cabane par jour avant de regagner la base le 18 Janvier.
Cette fois-ci, les protocoles s’articulent autour de la prospection d’insectes. Antoine, technicien télécoms des TAAF, n’ayant pas peur d’accomplir ce transit et de récolter des insectes sera notre seul et unique manipeur. En effet, quelques cabanes présentes sur cet itinéraire ne peuvent pas accueillir plus de 3 personnes. C’est donc au nombre de 3, plein d’énergie et d’entrain que nous partons ce 13 janvier direction le Nord vers Cataractes. Les premiers kilomètres donnent une belle indication sur la suite du transit car les premières zones de souilles baptisent les chaussures de notre manipeur. Le vent fort de cette première journée nous accompagnera 25 km jusqu’à la cabane de Cataractes en ralentissant quelque peu notre progression.


Contre vents et souilles, nous voilà à la cabane des Cataractes ! @Kevin LF

A notre arrivée à Cataractes, nous décidons d’aller pêcher dans la rivière jouxtant notre cabane d’un jour. Quelques lancers plus tard, seul un Skua, malin mais trop pressé pour attendre, se décida à s’attaquer à nos cuillers (= leurres pour la pêche)... Ce premier repas sera donc sans poisson. La pêche aux insectes dans l’après-midi succède à cette première pêche. Celle-ci porte enfin ses fruits. La manip du jour étant rapidement terminée, la plage et la rivière sont choisies comme itinéraire de randonnée touristique. 


Les temps de pause sont toujours appréciables, les vues aussi @Antoine

Le 14 Janvier, nous rallions la cabane de Rivière du Nord après avoir longé la côte et passé quelques dénivelés, soit 15 km. La cabane étant en bord de plage, nous ne tardâmes pas à choisir d’y rester et d’établir ce lieu comme notre point de départ pour les créneaux des Monts du Château culminant à 652 m d’altitude. Le ralliement est compliqué, la météo est à deux facettes : soleil et vent fort, et le dénivelé tantôt descendant tantôt montant ne joue pas en notre faveur. Après quelques instants d’hésitation, nous rallions finalement sans trop de peine, lors de la seconde partie de notre route, les fameux créneaux. Au sommet, le vent, dont on craignait la puissance, se montre timide. A contrario, les paysages au sommet sont somptueux et dévoilent toutes leurs beautés.


La montée est dure mais la vue est pas dégueu :P @Kevin LF

La récompense, le sommet ! @Kevin LF

Le lendemain, après une petite baignade dans la rivière du Nord, nous repartons pour Baie Charrier où la suite du protocole insectes nous y attend sagement. Au menu : 18 km, des Albatros fuligineux, Gorfou sauteur et otaries !


Albatros fuligineux en train de couver // Les otaries se dévoilent au loin @Kevin LF

Un bel horizon s'offre à nous @Kevin LF

La suite du transit sera marquée par des petites surprises plus ou moins joyeuses...


Commentaires

  1. Bonjour et merci beaucoup de nous faire partager cette belle aventure les photos sont magnifiques à bientôt pour la suite kenavo

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