Les choses sérieuses commencent... (2)

Notre long transit continue sur le côté Ouest de la Péninsule Courbet. Nous enchaînons les relevés conformément à notre mission non sans difficulté de terrain mais toujours avec des paysages (et des cabanes) à couper le souffle...

La suite du transit vers Baie Charrier est marquée par des passages plus ou moins compliqués sur des zones pentues. Mais le paysage somptueux efface vite ce type de difficultés. Comme pour chaque cabane, les éléphants de mer sont là pour nous accueillir, au même titre que les manchots royaux et une petite colonie de manchots papou en bas de la cabane. Cette dernière nous marque par sa taille réduite, néanmoins, tout le nécessaire pour un arrêt en cabane y est. Le minimalisme ne fait pas de mal et puis il est plus facile de chauffer ce type de cabane.

Arrivée à la cabane de Charrier @Antoine CIMBE

Quelques heures après notre arrivée et suite à une petite baignade dans la rivière située à 5 mètres de la cabane, il est temps de partir réaliser la manip’ pour laquelle nous sommes venus. Heureusement pour nous, elle est toute proche et nécessite moins d’une heure pour être terminée. Nous rentrons donc au chaud, où le tri des échantillons ne demande plus qu’à être fait.

Séance de tri d'insectes @Antoine CIMBE

Nous repartons le 16 Janvier pour Port-Elisabeth et sa cabane digne des plus beaux vaisseaux extra-terrestres. Ce transit est plein de petites péripéties. Tout d’abord, plusieurs ascensions et descentes figurent sur notre itinéraire. L’un d’eux nous conduit sur un plateau où le brouillard épais masque notre vue et altère notre sens de l’orientation. Après plus de 30 min de marche infructueuse, un zig-zag est visible sur notre tracé GPS, nous retrouvons notre chemin grâce à l’orientation du vent. C’est également à cet endroit que j’ai expérimenté mon premier ensouillage. Pris dans la boue, je dois mon salut à ma binôme qui m’a permis de me dépêtrer de ce piège invisible. C’est sûrement le premier d’une longue série...

Baptême d'ensouillage @Antoine CIMBE

Peu après cet évènement sans conséquence, un troupeau de rennes se dévoile à nous. Le vent allant dans notre direction masque notre présence pour quelques minutes. Le temps d’une pause contemplative à regarder leurs comportements et leurs bois impressionnants.

Magnifique troupeau de rennes @Kevin LF

Avant d’atteindre notre but, nous tombons sur un spot favorable à une espèce endémique de mouche. La mouche sans ailes : Anatalanta aptera. Nous en prélevons quelques individus pour établir un élevage au laboratoire afin d’en savoir plus sur leur écologie et leurs capacités d’adaptations aux changements climatiques. Arrivés non loin de notre but, nous pouvons éteindre le GPS car la cabane contraste avec l’environnement. D’un rouge éclatant, la fameuse capsule se dresse au pied d’une grande falaise et de 2 lacs. L’intérieur est semblable à ce que l’on pouvait imaginer de l’extérieur, c’est-à-dire tout petit. Néanmoins, tout est présent pour passer une bonne nuit et se reposer avant notre ultime étape avant de rentrer sur base.
Là encore, la pêche ne donne rien. Peut-être que les lacs ne comportaient pas de truites ?

Vision surréaliste de cette cabane au pied de cette falaise @Kevin LF

Intérieur de la cabane @Kevin LF

Le 17 Janvier, nous nous rendons vers Val Studer. Le résumé du transit : souilles, souilles et lacs. Après plusieurs kilomètres de zones humides, les 4 lacs du Val Studer se succèdent : lac Aval, lac des Saumons, lac des Truites et lac Supérieur.
Nous arrivons à la cabane sans trop de peine, nos corps s’étant sans doute accoutumés aux 15-20 kilomètres quotidiens. Une nuit et une récolte de données micro-climatiques plus tard, il est déjà temps de regagner la base de Port-Aux-Français. Le vent nous arrive dans le dos et nous pousse dans la bonne direction. Ce qui est une bonne chose au début devient vite un petit inconvénient car le chemin jusque PAF est miné de pierres. Attention donc aux chevilles.
C’est après un peu plus de 122 km au total que nous refoulons le sol de notre laboratoire pour y déposer nos échantillons et rejoindre nos chambres pour une bonne douche.

Ce transit précède l’OP 0 (ou l’Obs’ Australe) du Marion Dufresne. Après la traditionnelle photo de campagne d’été, nous disons au revoir à plusieurs de nos compagnons. Quelques-uns arrivent heureusement.
Cette rotation est courte, les arrivées et départs se font via le chaland. Elle sert essentiellement aux océanographes, présents sur cette rotation, à réaliser plusieurs expériences dans l’océan Indien et à proximité des 3 districts des Subantarctiques.

Photo souvenir de campagne d'été @Léa DILLARD

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Octobre : pas le temps de niaiser !

OP2, ça s'en va et ça (re)vient !

Bonbons et sourcils noirs !